On dit que ceux qui ne peuvent se souvenir du passé sont condamnés à le répéter. Dans ce cas, l’Édifice d’entreposage et de préservation situé au Québec accomplit un travail essentiel pour les générations à venir. Cependant, il soutient également ces générations futures en innovant en matière de durabilité et de protection de l’environnement.

Bibliothèque et Archives Canada (BAC) est une institution fédérale dont le mandat est de préserver le patrimoine documentaire du Canada et de rendre le passé accessible dans les années futures. Son tout nouveau bâtiment, l’Édifice d’entreposage et de préservation, mène cette mission de deux manières.

Premièrement, il offre à BAC un vaste espace pour l’entreposage des documents. L’édifice détient une capacité d’entreposage de plus de 21 000 mètres cubes, soit l’équivalent de huit piscines olympiques et demie, avec des contrôles de température et d’humidité suffisamment précis pour préserver les documents papier conventionnels pendant 500 ans. L’accès aux millions de documents entreposés dans le nouvel édifice est également efficace, grâce à son système de rayonnage et de récupération automatisé (SRRA) sophistiqué.

Deuxièmement, le nouvel édifice innove en matière de durabilité, tout en préservant l’avenir de l’environnement.

PCL a agi à titre de concepteur-constructeur de l’édifice, achevé en 2022. C’est ainsi que l’équipe de construction et le client ont travaillé ensemble pour concevoir ce remarquable édifice.

La conception indicative du nouvel édifice de BAC présageait l’obtention de la certification LEED Argent. LEED, ou « Leadership in Energy and Environmental Design », est une norme de premier plan pour la certification des bâtiments écologiques. Les projets visant à obtenir la certification LEED se voient attribuer des points pour l’intégration de différents éléments de conception durable et la mise en œuvre de processus durables dans le processus de construction. Le nombre total de points détermine le niveau de certification.

« Le projet visait initialement l’obtention de la certification LEED Argent », explique Patrick Perras, chargé de projet de PCL pour l’édifice. « Nous avons réussi à obtenir la certification LEED Or. Il s’agissait d’un effort concerté entre BAC et PCL. »

L’édifice bénéficiait d’une longueur d’avance dans ses ambitions de certification LEED en raison de la règle d’or de l’immobilier : emplacement, emplacement, emplacement. Situé à Gatineau, au Québec, l’édifice pouvait tirer la quasi-totalité de son énergie du réseau hydroélectrique carboneutre de la province.

« La seule utilisation de combustibles fossiles dans les systèmes de l’édifice touche les systèmes d’appoint en cas d’urgence — la chaudière de secours et les générateurs », explique M. Perras. « Sinon, l’ensemble de l’édifice utilise des énergies propres. »

Cela menait le projet vers l’obtention de la certification LEED Argent. L’édifice est également un bâtiment carboneutre — le premier bâtiment d’archives carboneutre dans les Amériques. La collaboration entre les partenaires du projet et le client l’a mené au-delà de cet objectif initial.

« L’édifice a atteint la norme LEED Or grâce à la mise en œuvre d’améliorations de conception durable dans presque toutes les parties de l’édifice achevé, y compris des systèmes mécaniques efficaces, l’utilisation d’éclairage DEL, l’installation de bornes de recharge pour voitures électriques et l’aménagement paysager utilisant des plantes indigènes de la région pour éviter de dépendre de l’irrigation », explique M. Perras.

Ces changements en matière de conception durable ont touché presque toutes les parties de l’édifice achevé, de la plomberie de la salle de bain aux bornes de recharge du stationnement, en passant par l’enveloppe hautement performante du bâtiment, qui contribue grandement à la réduction des besoins énergétiques.

L’accent mis par l’équipe sur la durabilité a également modifié le processus de construction.

L’Édifice d’entreposage et de préservation a des voisins intéressants. L’un d’eux, l’édifice emblématique de BAC appelé Centre de préservation, contient des milliers de mètres linéaires d’espace d’archivage ainsi que des laboratoires et des bureaux. Le Centre de préservation a été construit il y a 25 ans, également par PCL.

Un autre voisin est une communauté de Pseudacris triseriata, plus connue sous le nom de rainette faux-grillon de l’Ouest, une espèce de grenouille en péril, indigène de la région. M. Perras et le reste de l’équipe de construction ont veillé à ne pas perturber ces grenouilles pendant et après les travaux.

« Nous avions un programme détaillé en place pour nous séparer d’elles », explique M. Perras. « Nous avions fait construire des clôtures d’exclusion pour les grenouilles et des clôtures anti-érosion autour du site. Tout au long du projet, nous avons fait appel à des biologistes qui ont effectué des examens et des rapports réguliers pour vérifier que la construction n’affectait pas leur population. »

« Elles étaient essentiellement nos voisines pendant la construction. Nous ne les avons pas vues, mais nous pouvions les entendre — leur son est très aigu. On les entendait chanter, surtout l’après-midi au printemps et au début de l’été. »

Bien que la construction du nouvel édifice se soit terminée l’an dernier, ce jalon a marqué de nombreux nouveaux départs.

Les documents de l’Édifice d’entreposage et de préservation sont maintenant entreposés dans des conditions soigneusement conçues pour les préserver pendant 500 ans. Ces conditions comprennent la température et l’humidité (dix degrés Celsius et 40 %, respectivement, pour les documents papier dans le bâtiment ; et six degrés et 30 % pour l’une des chambres fortes). Comme l’explique M. Perras, cela s’applique également aux matériaux utilisés dans la conception du bâtiment lui-même.

« Il y avait une longue liste de matériaux que nous ne pouvions pas utiliser », dit-il, « y compris les cloisons sèches et le bois — tous les matériaux susceptibles de créer de la poussière ou de la moisissure, et les matériaux susceptibles de dégager des gaz et affecter les archives. Cela a ajouté une étape supplémentaire à la sélection des matériaux qui nous a amenés à utiliser beaucoup de béton, des matériaux de maçonnerie, de l’acier et de l’aluminium. »

Pour BAC, l’édifice marque une nouvelle ère dans sa capacité d’entreposer, de préserver et d’accéder efficacement à un grand nombre de documents. La planification de l’édifice a commencé en 2011 en réponse aux besoins croissants en matière d’entreposage et à la dispersion des installations.

Pour PCL, ce bâtiment est une nouvelle preuve de sa capacité à travailler en étroite collaboration avec ses clients et ses partenaires afin de favoriser la réussite et la durabilité.

« Nous avons une longue liste de projets aux exigences très strictes », dit M. Perras. « Celui-ci est un autre projet dont nous pouvons être fiers et qui figure en tête de liste. »